Notre Dame d’espérance 03

Histoire et patrimoine

Histoire et patrimoine

 

  • Superficie : 956 hectares
  • Altitude / point le plus élevé : le Grand Piton du Salève à 1380 mètres / point le plus bas : au nord, en limite avec Neydens à 621 mètres.
  • Communes voisines : Présilly, Le Sappey, Archamps, Feigères et Neydens.

Beaumont, village rural situé en Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes, plus précisément au pied de Salève, sous la Tour du Piton, expose au soleil couchant ses coteaux d’où la vue s’étend sur toute la plaine du Genevois jusqu’au Jura lointain.

Beaumont avec ses hameaux, son église Saint Étienne et ses nombreuses fontaines, conserve une identité rurale et résidentielle. C’est le point de départ de nombreuses promenades et randonnées en forêt, dans le Salève qui abrite une partie du chemin vers Saint Jacques de Compostelle et le chemin vers les alpages de « La Thuile » si chers au cœur des beaumontois. En plus de la marche, on peut pratiquer de nombreux sports au Salève, comme le VTT, le parapente, la spéléologie, l’escalade ou parcourir les via ferrata. Et c’est au printemps que le charme du village éclate tout particulièrement quand fleurissent les nombreux arbres dans les champs situés sur les terres au pied du Salève.

Le bourg du Châble, pour sa part, conserve sa vocation de lieu de passage, ancienne étape sur la route des diligences Annecy-Genève qui a permis son développement. Le Châble est partagé en trois quartiers : le Grand Châble, cœur du village, qui concentre la vie commerçante de la commune avec la mairie, le groupe scolaire Beaupré, la bibliothèque et les commerces, les Eplanes (quartier plutôt résidentiel, où l’on trouve notamment les complexes sportifs (foot/tennis/Skatepark/PumpTrack), et le Martinet, qui englobe seulement la zone d’activité Juge-Guerin.

Tous ces points d’activité sont accessibles à pied ou par des modes de mobilité douce ce qui est un atout pour tous ceux qui souhaitent acheter et consommer « local » !

 

Un peu d’histoire …

D’après Folliet, le village de Beaumont date peut-être de la fin de la domination romaine. Il est possible que la plus ancienne maison se situe au hameau de « Prémaqueu », propriété Charra. Quant au village romain ayant existé sur, ou aux environs, de l’emplacement du hameau de Jussy, son nom s’est perdu. Le Châble, toujours d’après Folliet, et citant Grillet, dit « que les chartreux de Pomier fondèrent la colonie du Châble et y établirent la grande route de Cruseilles à Genève ».

Plus vraisemblablement, le village de Beaumont aurait été fondé vers le XIème siècle et comptait alors une vingtaine de familles. La première mention de la commune remonte à 1232 et fait mention de l’existence d’un « Castel » qui aurait été construit à cette époque. Son emplacement, de forme polygonale, avait une longueur moyenne d’environ 40 mètres et 15 mètres environ de largeur moyenne. La propriété comprenait, outre le château, grange, four, des terrains (bois, champs, prés) d’une superficie d’environ 122 hectares. Ce château était propriété des seigneurs de Menthon. Le château fut pillé et incendié 9 en octobre 1590. Ce fut l’œuvre du capitaine genevois Jean Baudichon de la Maisonneuve et de ses hommes.

La seigneurie de Beaumont prit fin en 1792.

Le début du XIIème siècle voit la fondation de la chartreuse de Pomier. Quoiqu’étant située sur la commune voisine de Présilly, sa présence aura une importance certaine dans la vie de notre commune. Cette chartreuse était propriétaire sur Beaumont de deux domaines sur la montagne du Salève, celui de la Tuile et celui du Petit Pomier, ainsi que des moulins de Cutafort.

A cette époque, le village de Beaumont et ses hameaux dépendaient de la seigneurie ; la paroisse, au contraire, embrassait toute la commune de Beaumont. Or le curé ne prélevait la dîme que dans la seigneurie ; au Châble et à Jussy, la dîme était perçue par les chartreux de Pomier.

Entre 1310 et 1330, Beaumont a été occupé par des habitants issus de la ville de Veyrier (aujourd’hui Veyrier-du-Lac) sous l’autorité du seigneur André Folliet, dont les descendants ont fait beaucoup pour le développement du village. Le 5 août 1401 est une date importante ; c’est celle de l’acquisition par le comte de Savoie, Amédée VIII, du comté de Genevois dont Beaumont dépend.

En 1416, l’empereur Sigismond érige le comté de Savoie en duché.

Le duc Amédée VIII donne en apanage, en 1440, le comté de Genevois à son fils Philippe. Beaumont est partagé : le village et ses hameaux sont rattachés au bailliage de Ternier ; Jussy et Le Châble restent au comté de Genevois. Puis, pendant une durée imprécise et à une date indéterminée, Jussy et Le Châble sont rattachés au bailliage de Ternier.

Au début de l’année 1536, les troupes bernoises, arrivant de Genève, envahissent le bailliage de Ternier. Le culte catholique est aboli et, souvent par la contrainte, les habitants embrassent la religion réformée. Les paroissiens de Beaumont et de ses hameaux sont convertis au protestantisme, tandis que ceux de Jussy, du Châble et de la chartreuse de Pomier, dépendant du comté de Genevois, restent catholiques. Cette situation dura pendant toute l’occupation bernoise qui prit fin en août 1567. En Octobre 1598, nombres d’habitants de Beaumont qui avaient embrassé la Réforme pendant l’occupation bernoise, se sont rendus à Thonon pour abjurer le protestantisme entre les mains du cardinal de Médicis, de l’évêque de Genève et de saint François de Sales et rentrer, à nouveau, dans le giron de l’Église catholique.

Les habitants de toutes les communes savoyardes furent invités à élire pour chacune un député, le 14 octobre 1792, avec mission de se rendre à Chambéry le 21 suivant, pour discuter de la réunion de la Savoie à la France. Jean-Claude Taponier, cabaretier au Châble, ancien syndic, fut élu et votera le rattachement. La réunion de tous les députés prit le nom d’« Assemblée législative des Allobroges ». Le 23 octobre, elle votera, à une écrasante majorité, l’annexion de la Savoie à la France. La Convention nationale entérinera ce vote le 27 novembre.

 

 

La Convention nationale, après avoir reconnu que le vœu libre et universel du peuple souverain de la Savoie, émis dans les assemblées des communes, est de s’incorporer à la République française ; considérant que la nature, les rapports et les intérêts respectifs rendent cette réunion avantageuse aux deux peuples ; déclare qu’elle accepte la réunion proposée et que, dès ce moment, la Savoie fait partie intégrante de la République française.

La Savoie devient ainsi le département du Mont-Blanc, avec pour chef-lieu Chambéry. Beaumont en fait partie. Il dépend du district de Carouge, canton de Viry.

Le 15 avril 1798, l’armée française occupe Genève qui devient, le 25 août suivant, chef-lieu du nouveau département du Léman dont fera partie Beaumont. Cet état de fait durera jusqu’en 1814, année où Genève entre dans la Confédération helvétique.

En 1801, Saint-Julien remplace Viry comme chef-lieu de canton.

Le traité de Paris du 30 mai 1814, consécutif à la défaite napoléonienne, a partagé la Savoie. Une partie fait retour au royaume de Sardaigne, tandis que l’autre partie reste française. Cette dernière comprend trois arrondissements : Chambéry, Annecy et Rumilly ; la commune de Beaumont est rattachée à ce dernier. Cette anomalie crée des problèmes aux habitants de notre commune car, pour aller commercer à Genève, ils doivent traverser Carouge, ville sarde !

Fort heureusement, le traité de Vienne du 20 novembre 1815, intervenu après les Cent-Jours et Waterloo, réunifie la Savoie. Beaumont dépend alors de la province de Carouge, chef-lieu Saint-Julien.

Par ce même traité, ainsi que par celui de Turin du 16 mars 1816, le territoire savoyard sera amputé de vingt-trois communes au profit de la république et canton de Genève.

Depuis la IIIe République, proclamée le 4 septembre 1870 à la suite de la capitulation de Napoléon III à Sedan deux jours plus tôt, Beaumont fait partie de l’arrondissement et canton de Saint-Julien.

 

 

Durant la bataille de France en mai/juin 1940, la France est sous le régime de Vichy et est coupée en deux par une ligne de démarcation ; au nord de cette ligne, la zone occupée, au sud, la zone soi-disant libre (Beaumont appartient à cette dernière). Cet état de fait durera jusqu’à l’occupation totale en novembre 1942.

Pendant toute la durée des hostilités et encore au-delà, nous connûmes, comme entre 1914 et 1918, les restrictions, le rationnement, les cartes d’alimentation, de textiles, les réquisitions. Ce qui ne pouvait être fourni par le marché « officiel » l’était par le marché noir. L’échange de produits manufacturés contre des produits alimentaires était courant.

La division du village en deux parties a donné lieux à quelques difficultés pour la création des institutions communales, et notamment le lieu de la première école. Cependant l’histoire de Beaumont ne se réduit pas à ces différends. L’unité de la commune est bien réelle et, lorsqu’à la suite du Traité de Vienne de 1815, la commune est coupée en deux par la ligne de douane, Beaumont étant en zone franche, Jussy et Le Châble en territoire douanier.

Les métiers les plus divers sont exercés à Beaumont : taillandier, scieur de long, forgeron, charron qui est à l’occasion dentiste ; Petits métiers ambulants : magnin (rétameur), raccommodeur de vaisselle, de parapluies, taupier (poseur de piège) ; métiers de femmes également : couturière, modiste, coquetière (personne qui ramassait les œufs et les vendait à Carouge). Une bonneterie fut créée en 1880, remplacée en 1939 par la Société Alsacienne d’Aluminium.

La vie économique est traitée avec beaucoup de soin et de précision. Et c’est dans ce domaine qu’on ressent l’évolution rapide du précédent demi-siècle. En 1906 est constituée une société pour exploiter, par voitures automobiles passant par Le Châble, le transport des voyageurs et des marchandises entre Annecy et Genève. Il faut trois heures pour couvrir ces quarante-trois kilomètres.

 

Quels patrimoines historique et culturel représentent Beaumont ?

Beaumont est riche en patrimoine historique et culturel. On y trouve notamment l’église romane dédiée à Saint Etienne, en hommage au premier des martyrs. Selon la monographie d’André Folliet, l’église primitive aurait été édifiée vers la fin du IVème siècle-début du Vème siècle. Des familles nobles se sont intéressées à Beaumont au cours de son histoire. Ce fut le cas de la famille de Menthon et de la famille de Châtillon du Chablais qui y possédaient tous deux un château. Ces seigneurs ont fondé des chapelles dans l’église : l’une dédiée à Saint Sébastien et l’autre à la Vierge. Près de l’actuelle sacristie, une pierre arbore encore les armes de la famille de Menthon qui sont arrivés au XIIIème siècle dans la paroisse. En 1774, le clocher doit être reconstruit. Il le sera sur l’emplacement d’une des deux chapelles. Il fut relativement épargné à la Révolution car sa construction était neuve et il n’était pas jugé comme excessivement haut. Dans les années 1840, l’église est presque en ruine. Elle est donc intégralement reconstruite, ou presque : seul le clocher, plutôt récent, sera conservé. L’édifice religieux sera alors pensé dans le style néoclassique sarde avec dans le chœur une fresque dédiée à la Vierge Marie dessinée dans les années 1950. En 1868, le clocher sera réhaussé car les cloches, au même niveau que la voûte, la faisait trembler lors des volées. L’église possède son propre orgue à tuyau dans une chapelle latérale pour accompagner les offices mais aussi être écouté lors des concerts.

Au fil du temps, quelques familles ont marqué l’histoire et la vie de Beaumont, notamment celles de Claude Girod, créateur de la fromagerie GIROD et de Félix Croset, qui fut maire de Beaumont de 1945 à 1971.

Les armes de Beaumont se blasonnent ainsi :

« D’or à trois pals d’azur, à la bande de gueules brochant, chargée d’un lion passant d’argent tenant un croissant d’or tourné » (vers le flanc dextre)

La commune profite également d’un lieu emblématique : la Chartreuse de Pomier située sur la commune voisine de Présilly, dont la fondation remonte à 1170, même si certains historiens pensent qu’un prieuré existait préalablement.

Quelle est l’occupation actuelle du territoire de Beaumont ?

En 2023, la commune de Beaumont compte un peu plus de 3 000 habitants répartis sur 23.8 km2. Elle est classée en zone B1 du code général des collectivités territoriales qui désigne les communes rurales à faible densité (moins de 50% de la moyenne nationale, soit moins de 400 habitants/km). La carte d’aire urbaine montre que l’urbanisation s’est concentrée autour du village depuis 1990. Avec 28% d’espace bâti réparti sur 40% du territoire communal, on observe une faible urbanisation surtout consacrée à l’habitat (45%).

 

Comment le Village de Beaumont a-t-il changé au cours des siècles ?

Beaumont a connu de nombreux changements durant son histoire, en particulier au cours des XXème et XXIème siècles.

La population a considérablement augmenté entre 1962 et aujourd’hui pour passer de 1 800 à 3 000 habitants. Cette augmentation de la population s’est accompagnée d’une importante évolution du paysage du village : de nombreuses constructions collectives ont été réalisées afin de répondre aux besoins de logements tandis que les nouvelles routes ont permis à ceux-ci d’accéder plus facilement aux centres urbains du Genevois et du Léman, situés à moins de 20 minutes en voiture. Enfin, le village accueille un marché mensuel, le premier samedi du mois et de nombreuses manifestations animent la vie des habitants tout au long de l’année. Le village est en effet riche en associations diverses qui proposent un large éventail d’activités pour petits et grands.